Mondiaux Helsinki: SEPT MÉDAILLES POUR UN RECORD

Publié le par Frédéric


Un an après la grisaille athénienne, l'athlétisme français a confirmé l'embellie parisienne de 2003 sous la pluie d'Helsinki, où les Bleus ont remporté sept médailles (2 en or, 1 en argent, 4 en bronze), un record pour une édition des Mondiaux organisée à l'extérieur

Dans le sillage de Ladji Doucouré, premier Français titré à deux reprises lors de la même édition des Mondiaux, sur 110 m haies et dans le relais 4x100 mètres, ils font plus de deux fois mieux qu'à Rome (1987), Göteborg (1995) et Séville (1999), où ils avaient obtenu trois podiums. Ils n'échouent même qu'à une médaille du record absolu de Paris, en 2003 (8 podiums). «Ce bilan n'est pas inespéré, estime le directeur technique national, Franck Chevallier, qui tablait sur au moins trois médailles. Ca n'a pas souri de manière excessive non plus. Ce n'est pas illogique car, à quelques exceptions près, c'est la même équipe de France qu'à Paris».

Parmi les médaillés, seuls Lueyi Dovy, Eddy De Lépine et Oudéré Kankarafou, membres de l'inattendu relais doré, n'avaient pas participé aux Mondiaux 2003. De son côté, Bouchra Ghezielle-Benthami, qui a apporté la dernière médaille à la France, en bronze sur le 1500 m dimanche après disqualification d'une concurrente russe, n'a été naturalisée qu'en janvier 2005 (elle est d'origine marocaine). Ladji Doucouré et Ronald Pognon, 22 ans tous les deux, y avaient échoué en demi-finale du 110 m haies et du 100 m. Christine Arron, médaillée de bronze cette année sur 100 m et 200 m, avait dû se contenter de la 5e place du 100 m et Eunice Barber avait déjà réalisé un doublé, mais après l'argent de l'heptathlon elle avait pris l'or à la longueur, où elle n'a remporté que le bronze à Helsinki. Cette équipe de France est cependant aussi la copie quasi-conforme de celle qui n'avait rapporté que deux médailles de bronzes d'Athènes.

«La question n'est pas pourquoi ça a fonctionné ici, mais pourquoi ça n'a pas fonctionné à Athènes, affirme le DTN. La dispersion des athlètes, qui ont énormément été sollicités après Paris, est un élément de réponse. Il y a aussi les circonstances, comme les blessures, et une part de chance. On va faire un débriefing au retour d'Helsinki pour en tirer des conclusions».

On peut déjà dire qu'après Marie-José Pérec, double championne du monde du 400 m en 1991 et 1995, ou l'ancien champion olympique de la perche Jean Galfione, qui a pris sa retraite athlétique après son échec en qualifications, les Bleus ont trouvé un nouveau leader en la personne de Ladji Doucouré. Même s'il ne revendique pas ce statut, l'élève de Renaud Longuèvre, par sa simplicité et son imperméabilité à la pression, a été un exemple pour les autres athlètes, de même qu'Eunice Barber par sa combativité. «Nous avons eu la chance qu'Eunice soit d'entrée sur la piste avec les conditions météo difficiles, car le fait qu'elle les affronte sans réagir a poussé les autres athlètes à faire de même», souligne Franck Chevallier.

Certains athlètes ont néanmoins failli sur le plan mental, à l'image de Vanessa Boslak, qui a raté une belle occasion à la perche. Ronald Pognon, lui, s'est bien ressaisi dans le relais après ses échecs sur 100 m et 200 m, tout comme Mehdi Baala, sixième du 800 m après la déception de son élimination en demi-finale du 1500 m.

Avec sa quatrième place au marteau, Manuela Montebrun n'a, de son côté, pas pu masquer cette fois-ci les lacunes françaises dans les lancers, où elle était la seule représentante tricolore. Autre secteur défaillant, le fond. La seule engagée française sur 5000 m et 10000 m, Margaret Maury, a échoué en série. Et le marathon ne va pas mieux : aucune engagée chez les femmes, deux abandons et aucun concurrent dans les 30 premiers chez les hommes.

Quoi qu'il en soit, au vu des résultats, ces Mondiaux laissent augurer une nouvelle belle moisson tricolore aux Championnats d'Europe dans un an à Göteborg.


Publié dans Résultats- Bilans

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article